Le SO
NO KOTO ou KOTO est une cithare sur table composée
d'une caisse de résonance faite de deux pièces de paulownia imperialis
et mesurant suivant les écoles entre 1,50 m et 2 m de long. Les différentes
pièces de bois doivent sécher pendant au moins deux ou trois ans. Sur cette
caisse bombée sont tendues treize cordes de soie tordue, amidonnée ou cirée. ( Actuellement, elles sont en nylon ). Ces cordes sont
soutenues par treize chevalets mobiles, autrefois en ébène, aujourd'hui en
ivoire ou en plastique. On modifie la place de ces chevalets pour accorder
l'instrument. Le musicien agenouillé, touche les cordes avec trois plectres
d'ivoire attachés au pouce, à l'index et au majeur de la main droite. Les
doigts de la main gauche, par des pressions, servent à modifier l'intensité et
la hauteur du son.
Le koto
est poétiquement comparé à un dragon couché sur une plage et conversant avec
les vagues. Ses diverses parties sont désignées par des termes particulièrement
imagés: petite plage, mer, comme de nuages, ventre du
dragon, langue de dragon, trône des immortels...
Le koto
appartient à la famille des instruments à cordes pincées dont l'ancêtre le plus
prestigieux est le CH'IN chinois qui serait
apparu sous la dynastie des Chou de l'Ouest (
1122-770 av. J.-C. ). Instrument privilégie des lettres, joué par Confucius
dit la légende, le ch'in est présent dans tout
l'Extrême Orient, sous des formes diverses, de la Corée au Vietnam.
Le koto
semble avoir été introduit au Japon dès le début de ses échanges culturels avec
la Chine, c'est-à-dire vers le VIIIe siècle. D'abord
partie d'un orchestre, le Gagaku, le koto devient soliste
vers le IXe siècle. A l'époque Heian ( VIIIe au XIIe
siècle ), il est le principal instrument des concerts et véritablement le mode
de conversation galante de l'élite. La période d'Edo ( 1600-1868 ) vit se transformer une nouvelle classe
sociale, celle de la bourgeoisie marchande qui appréciait particulièrement un
genre de théâtre plus populaire, le Kabuki.
A côté
du Shamisen ( luth à trois cordes ) et du Shakuhachi ( flûte de bambou ), le koto
acquiert une grande faveur. De cette époque ( XVIIe et XVIIIe siècle )
datent les écoles Yamada et Ikuta dont les traditions se sont conservées
jusqu'à nos jours.
Estampe de Harunobu
( 1725-1770 ) :
musicienne au Koto